11.12.25 de 13h à 14h
Au cours de ce webinaire, les intervenants rappelleront la nécessité d'anticiper les effets secondaires ou atteintes potentielles liés aux procédures expérimentales, l'importance de correctement les évaluer, et proposeront des méthodes simples, efficaces et standardisées pour détecter ces signes et intervenir de manière appropriée.
Comment expliquer le taux élevé d’utilisations sévères en France ? Quelles mesures proposer ? (R. Cash)
Le groupe de travail mis en place au sein du Conseil d'Orientation et de Réflexion du FC3R sur la question des utilisations sévères des animaux a permis de quantifier les écarts de taux de sévérité entre la France et les autres pays européens, par objet d’utilisation et dans le temps. La France est le pays de l’UE utilisant le plus grand nombre d’animaux en classe sévère, même si en proportion, c’est l’Italie qui présente le taux de sévérité le plus élevé. Plusieurs catégories de causes pouvant expliquer la position de la France ont été identifiées, à la suite de nombreuses auditions, et des recommandations ont été formulées, dont une plus grande attention portée à l’évaluation de la gravité tout au long de la procédure expérimentale, le renforcement de la formation sur ce thème, la publication des appréciations rétrospectives.
Score Sheets - quand l’animal parle, écoutons ! (P. Bugnon)
En tant que chercheurs, nous portons la responsabilité éthique et scientifique des animaux que nous utilisons. Au-delà des soins de base que nous sommes tenus de leur fournir comme l’administration d’analgésiques, le principe des 3Rs impose une démarche de « Raffinement ». Celui-ci consiste à réduire au maximum l’inconfort ou la souffrance des animaux au-delà des exigences minimales.
Pour appliquer un « Raffinement » pertinent, nous devons d’une part anticiper les effets secondaires ou atteintes potentielles liés aux procédures expérimentales, et d’autre part définir des méthodes simples, efficaces et standardisées pour détecter ces signes et intervenir de manière appropriée.
Le score sheet (ou grille de notation du bien-être) représente un outil répondant à ces exigences à condition d’être rigoureusement conçu. Il permet à l’ensemble des personnes impliquées d’évaluer les animaux de manière uniforme et de prendre des décisions cohérentes en matière de réduction de la contrainte. De nombreuses grilles « prêtes à l’emploi » existent, issues de publications ou
proposées par des institutions, mais elles sont rarement adaptées à un protocole donné. En effet, chaque score sheet doit être spécifiquement élaboré en fonction de nombreux paramètres : espèce animale et souche, âge, nombre d’animaux par cage, comportements typiques, techniques expérimentales utilisées, durée de l’étude, etc.
Un score sheet mal conçu ou mal appliqué est non seulement inutile et est une perte de temps pour le chercheur, mais peut aussi s’avérer éthiquement problématique : il donne une illusion de contrôle sans permettre une réelle amélioration du bien-être animal, et expose à des biais expérimentaux non maîtrisés.
Cet exposé présentera les principes fondamentaux d’un score sheet pertinent, les critères de qualité à considérer, ainsi que les écueils à éviter pour qu’il soit un véritable outil de « Raffinement » et non un simple document administratif.
Roland Cash
Roland Cash est médecin, consultant en santé publique et économie de santé, et vice-président de l’association Transcience. Il fait partie du Comité d'Orientation et de Réflexion du FC3R en tant que représentant d’un collectif d’associations, et au sein du quel il coordonne le groupe de travail "Sévérité" (composé également d'Elodie Bouchoux, Valérie Chansigaud, Marc Dhenain et de Pierre Mormède).
Philippe Bugnon
Diplômé SVLAS - Vétérinaire spécialisé en science des animaux de laboratoire
Responsable de la formation initiale et continue en science des animaux de laboratoire - Institute for Laboratory Animal Science
Après un doctorat sur la rage et un postdoctorat dans le domaine de la cicatrisation cutanée, il a été responsable d'animalerie et directeur de recherche à l'Institute of Cell Biology du Swiss Federal Institute of Technology ETH Zürich.
Il occupe actuellement le poste de responsable de la formation initiale et continue en sciences des animaux de laboratoire à l’Université de Zurich, au sein de l’Institut des sciences des animaux de laboratoire.
Le Dr Bugnon est également membre du comité de la Swiss Laboratory Animal Science Association (SGV), délégué suisse auprès de la FELASA, expert externe pour le comité « Education and Training » de cette dernière, membre du comité exécutif du Swiss 3R Competence Center (3RCC) et préside un groupe de travail d’ETPLAS chargé de développer un cadre européen pour la formation continue en sciences des animaux de laboratoire.
Retour