
En 2023, La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA) a décerné le prix de biologie Alfred Kastler à Alexandra Benchoua pour ses travaux sur les cellules souches pluripotentes induites (iPSC) qui permettent le remplacement d’animaux en expérimentation pré-clinique. Lire l'actualité
Voir le webinaire du FC3R "Criblage sans animaux".
Présent dès la création du FC3R, en 2021, Louis Schweitzer a été nommé président du COR (Conseil d'Orientation et de Réflexion) en 2022, rôle qu’il a assuré avec enthousiasme jusque 2025, apportant un accompagnement constant, bienveillant et fédérateur. Sa méthode consistait à consulter et à analyser les différents points de vue afin d'en faire ressortir une synthèse ou un compromis. Il se définissait comme un réformateur et prônait le partage, le dialogue et la diplomatie pour faire avancer la cause des animaux de laboratoire et les 3R. Il n’a cessé de vouloir comprendre en détail le cadre juridique de l’expérimentation animale et de l’application des 3R et d’échanger avec les différentes parties prenantes de l’expérimentation animale en France : cellules ministérielles, instances de réflexion éthique, comités d’éthique en expérimentation animale, associations professionnelles. Fort de son expérience de dirigeant, il a apporté une vision pragmatique, basée sur l’analyse des données et la comparaison à l’échelle européenne, afin de dégager des voies de progrès.
Il a aidé le FC3R à se construire et se mettre en place et a participé à en définir ses futurs contours. Convaincu de l’utilité de soutenir le FC3R pour mener une recherche de qualité, moins dépendante des animaux et tournée vers le progrès, il n’a cessé de promouvoir le FC3R et ses actions auprès de divers publics : presse, colloques, ministères. Il a été un ambassadeur constant de notre centre et de ses actions, ainsi qu'un ardent défenseur de la cause des animaux de laboratoire. Soucieux de la pérennité du FC3R, il l'a accompagné et conseillé dans ses évolutions futures, notamment dans l'optique de son élargissement à l’ensemble des secteurs de la recherche publique et privée.
Sous sa présidence, le COR s’est structuré en plusieurs groupes de travail thématiques consacrés notamment à l’analyse des procédures sévères en France, à l’identification d’indicateurs de suivi et de réussite des politiques 3R, à l’éducation et à la formation à l’éthique animale et aux méthodes alternatives, ainsi qu’aux référentiels et guides de bonnes pratiques en expérimentation animale.
Lors de la conférence inaugurale du colloque de l’AFSTAL le 12 juin 2024, intitulée « Les sciences et la société : les enjeux », Louis Schweitzer a exposé publiquement sa vision. Constatant l’accélération des connaissances scientifiques, la reconnaissance croissante de la sensibilité animale, mais aussi la faible diminution de l’utilisation d’animaux en France et la sévérité élevée des procédures, il a plaidé en faveur de progrès éthiques et sociétaux de l’expérimentation animale, nécessaires au progrès médical : « Selon lui, le frein n’est pas la science, mais l’habitude et le manque de remise en question des pratiques ».
Pour remédier à ce constat, il a formulé plusieurs propositions à l’origine d’actions concrètes menées par les groupes de travail du COR et l’équipe opérationnelle du FC3R.
Il a promu la réalisation d’une étude comparative des pratiques européennes afin d’identifier des pistes d'amélioration des pratiques d'expérimentation animale, notamment pour mieux comprendre les causes de la forte proportion de procédures sévères déclarées en France.
Il a souligné qu’il était essentiel d'améliorer la qualité et la fiabilité des statistiques annuelles d'utilisation d'animaux à des fins scientifiques, afin de pouvoir les comparer à celles des autres pays et de suivre leur évolution dans une perspective de progrès. Afin d’harmoniser l’évaluation de la gravité des procédures et consolider les données statistiques, le groupe de travail sévérité du COR a rédigé une fiche d’« Aide à l’évaluation de la gravité réelle » mise à disposition de la communauté scientifique.
Il a rappelé que les comités d’éthique en expérimentation animale jouent un rôle crucial, mais que leur efficacité pourrait être améliorée par une réduction de leur nombre, une homogénéisation de leurs pratiques et un renforcement de leurs moyens.
Il a insisté sur la mise en œuvre du principe des 3R, en mettant l'accent sur le remplacement comme voie de progrès, ainsi que sur la nécessité de financements conséquents et d’une structure de coordination telle que le FC3R.
Il a souvent évoqué l’importance de former et de soutenir les acteurs de l’expérimentation animale — chercheurs, vétérinaires, techniciens et membres de comités d’éthique — afin de renforcer la culture éthique et scientifique des 3R au sein des établissements. Cela passe par la mise en place d’un annuaire des méthodes substitutives (AREA) pour faciliter l’accès aux informations et d’un catalogue recensant des guides et référentiels de bonnes pratiques (BAFiS).
En conclusion, nous ne pouvons qu'approuver et perpétuer le constat de Louis Schweitzer, selon lequel les sciences médicales et les actions en faveur du bien-être animal convergent pour comprendre et réduire les souffrances, et améliorer la qualité de vie des êtres concernés. Il faut réduire le nombre de cas où l'amélioration du bien-être humain passe par la souffrance animale : « une seule santé encadre science et éthique ».
