A voir ou à revoir
The Replacement Checklist for Grant Reviewers Webinar
Téléchargez la Checklist Remplacement.
En 2025, le FC3R a organisé un webinaire consacré à Smafira et 3Ranker.
En 2023 au Royaume-Uni, un rapport du NC3Rs consacré à l’évaluation des appels à projets utilisant des animaux sur la prise en compte du principe des 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner), formulait plusieurs recommandations aux financeurs, évaluateurs et membres des comités d’éthique. Le constat principal était que le principe « Remplacer » restait le plus difficile à appliquer et semblait ne pas être pris en compte dans les processus d'examen de projets. En effet, les membres des structures chargées de l'éthique et du bien-être des animaux (AWERB Animal Welfare and Ethical Review Body) et les membres des services chargés de la réglementation relative aux animaux utilisés en science (ASRU) suggèrent rarement le recours au remplacement.
Avec l’objectif de renforcer la prise en compte du principe de « Remplacement », l’ONG britannique « Replacing Animal Research » a développé en 2025 la « Checklist Remplacement » destinée à ceux qui évaluent les demandes de financement ou les demandes d’autorisation de projets (DAP) pour utiliser des animaux à des fins scientifiques. Bien que la checklist soit destinée au public britannique, les principes sont applicables à l’ensemble des pays de l’union européenne.
Cet outil part du constat que les évaluateurs et les chercheurs peinent à identifier les alternatives existantes aux modèles animaux, faute de système de labellisation, de collaborations interdisciplinaires et de repères méthodologiques clairs. Par ailleurs, la plupart des guidelines disponibles telles que PREPARE et ARRIVE se focalisent sur la réduction et le raffinement.
Six questions clés pour guider la conception et la présentation des projets
La checklist propose une série de questions réparties en six thèmes — Quoi, Où, Comment, Quand, Qui, Pourquoi — afin de favoriser une approche structurée et partagée entre tous les acteurs, y compris les non spécialistes. Cela implique que les porteurs de projets se posent ces questions lors de leurs recherches bibliographiques et le retranscrivent de façon transparente dans leurs demandes de financement ou d’autorisation de projet.
Quels domaines ont été couverts par la ou les recherches bibliographiques ?
Les technologies non-animales sont souvent mal référencées, car leurs publications n’emploient pas les termes classiques comme : 3R, remplacer, réduire, raffiner, méthodes non-animales, NAMs, entre autres. D’où l’importance d’élargir et diversifier les mots-clés utilisés, et les adaptant à la discipline concernée. Si les résultats ne sont pas satisfaisants, il convient de s’interroger sur la pertinence de la méthodologie de recherche employée.
Où les informations ont-elles été obtenues ?
Il est essentiel d’utiliser des bases de données spécialisées, parfois méconnues du public scientifique, ainsi que la littérature grise (prépublications, rapports, etc.) ou les ShortNotes. Le FC3R via sa base de ressources documentaires francophones FRIA donne accès aux principales bases anglophones et Norecopa propose un large répertoire.
Comment la recherche d’information a-t-elle été menée ?
Il faut combiner des mots-clés spécifiques et adaptées à chaque base de consultation.
Quand les informations ont-elles été publiées et les recherches effectuées ?
Les publications citées doivent refléter les dernières avancées scientifiques.
Qui a été sollicité pour obtenir des conseils ?
Peuvent être citées des personnes, des réseaux ou des communautés d’experts comme sources d’information comme l’annuaire du Remplacement AREA, GDR Organoïdes, GDR Nano et Microfluidique.
Pourquoi les méthodes alternatives identifiées n’ont pas été retenues ou jugées insuffisantes pour remplacer l’animal ?
Des résultats de recherches bibliographiques et autres peuvent être rejetés lorsqu’ils ne répondent pas aux exigences scientifiques du projet, manquent de données validées, ou présentent des limites techniques qui empêchent leur application directe dans le contexte de recherche visé.

Un outil simple et intégré pour améliorer l’évaluation et la qualité scientifique
La checklist peut être intégrée directement dans les formulaires de demande de financement ou utilisée comme outil d’autoévaluation par les chercheurs. Elle ne requiert pas de rapport long ou complexe : il suffit d’indiquer les bases de données consultées, la date des recherches, les modèles explorés et les contacts pris avec des organisations spécialisées.
Les bénéfices sont multiples :
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Pour les financeurs, elle uniformise l’évaluation, améliore la qualité scientifique et optimise l’allocation des fonds.
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Pour les organismes de recherche et le secteur privé, elle constitue un atout en matière d’éthique, de responsabilité sociétale et d’image de marque et stimule l’innovation (NAMs).
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Pour les organismes caritatifs, elle renforce la prise en compte de l’éthique et la transparence, rassurant ainsi le public et les donateurs sur une utilisation responsable des ressources.
En complément il est important d’inciter les chercheurs et évaluateurs à suivre des formations gratuites proposées pour accompagner la mise en œuvre de méthodes alternatives, notamment le module EU-52 ETPLAS (Education & Training Platform For Laboratory Animal Science) « Recherche d'alternatives (existantes) sans recours à l'expérimentation animale » (disponible uniquement en anglais, durée estimée : minimum 1 heure).
En conclusion, la « Checklist Remplacement » est un outil qui structure la recherche d’alternatives à l’expérimentation animale afin de permettre une harmonisation et une amélioration du montage et de l’évaluation des projets de recherche.
