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La perfusion de cadavres : nouvelle piste 3R dans l’enseignement chirurgical ?

Avec SimLife®, la société Simedys révolutionne la formation médicale. Alliant réalisme chirurgical, éthique du don de corps et efficacité pédagogique, cette innovation fondée sur la perfusion de cadavres relance la réflexion sur l’avenir des pratiques éducatives et permet de réduire l’utilisation d’animaux dans la formation des chirurgiens en France.

25.06.25

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Les outils pédagogiques en simulation chirurgicale

La formation en chirurgie humaine, encore largement dépendante de l’expérimentation animale selon l’Académie National de Médecine, joue un rôle crucial dans la qualité et la sécurité des pratiques chirurgicales. Aujourd’hui l’usage d’animaux à des fins pédagogiques représente 1,7 % (35.738 utilisations d’animaux en 2023) de l’ensemble d’utilisations d’animaux à des fins scientifiques, incluant par exemple la formation chirurgicale et le développement de dispositifs médicaux.

Divers outils pédagogiques sont disponibles pour l’enseignement de la chirurgie humaine : cadavres humaines (encadré par le décret 2022-719), modèles animaux, simulation synthétique (mannequins), ou encore dispositifs basés sur la réalité virtuelle, mixte ou augmentée.

© Webinaire SoFraSimS N°5 Simulation & Chirurgie 2023© Webinaire SoFraSimS N°5 Simulation & Chirurgie 2023

Une innovation chirurgicale récompensée et remarquée

En avril 2025, lors du congrès MedInTechs à Paris, Simedys (Simulation médical dynamique), société française pionnière dans la simulation chirurgicale, a remporté deux prix : le Trophée de l’innovation technologique et le Prix du public de l’innovation 2025 pour sa technologie SimLife®. En 2024, Simedys avait été nominée au Prix Galien aux États Unis parmi les meilleures start-ups.

Ce dispositif de simulation chirurgicale de « très haute fidélité » a été conçu pour la formation des étudiants et professionnels de santé. SimLife® repose sur l’utilisation de corps humains donnés à la science, revascularisés de façon pulsatile et reventilés, permettant de reproduire des conditions opératoires quasi réelles pour l’apprentissage et l’évaluation des compétences chirurgicales.

Cette nouvelle approche, qui permet de recréer les fonctions physiologiques sur des cadavres, offre une alternative complémentaire concrète. En respectant un protocole éthique extrêmement encadré, elle met en valeur le don du corps à la science, donnant à cette pratique une dimension humaine et utile. L’équipe de Simedys affirme vouloir "porter fièrement ces valeurs humaines et sociétales", et ainsi contribuer à une réflexion éthique sur la formation médicale de demain.

Comment améliorer la formation des professionnels de santé tout en garantissant un apprentissage de qualité ?

Alors que les coûts de la formation médicale ne cessent de croître, l’utilisation de corps donateurs représente une voie de rationalisation. En permettant des interventions complexes à moindre coût, SimLife® pourrait réduire la dépendance aux structures hospitalières coûteuses pour la formation, tout en garantissant un apprentissage de qualité.

Une étude réalisée au Centre d’Anatomie de l’université de Bologne a ainsi évalué les performances de SimLife® sur 62 participants issus de 13 spécialités médicales.

Répartis en 18 équipes, les professionnels ont réalisé 31 interventions, allant de procédures exploratoires à des opérations complexes, avec un taux de réussite de 100 %.

Les résultats clés sont les suivants :

Cependant, l’étude souligne aussi des limites techniques : absence de simulation microvasculaire, de coagulation, et complexité de préparation des corps. Ces aspects restent des axes d’amélioration pour une adoption plus large.

Depuis 2024, des sessions de formation en conditions réelles de bloc opératoire ont été organisées dans le cadre de l’école normande de chirurgie à Rouen et les écoles de chirurgie de l’APHP démontrant la valeur de cette innovation sur le terrain.

Former sans animaux vivants : SimLife® en serait-il capable ?

Cette approche ouvre également des perspectives intéressantes en termes de réduction du nombre d’animaux utilisés, non seulement pour les chirurgiens humains, mais aussi en chirurgie expérimentale et vétérinaire. Les modèles comme SimLife Vet® peuvent être mis en pause, ce qui permet de simuler des situations graves (comme un arrêt cardiaque ou une plaie importante) ou de faire des rappels théoriques et anatomiques en temps réel. Cependant, certaines limites existent, notamment la taille des animaux simulés, la question de l’approvisionnement des modèles et le coût technologique. Déjà contactée par des zoos et des écoles vétérinaires, la technologie SimLife Vet® pourrait ouvrir la voie à une nouvelle manière d’apprendre, plus éthique et tout aussi efficace. Elle est ouverte à toutes collaborations vétérinaires.

En inscrivant le principe de « jamais la première fois sur le patient » et « jamais la première fois sur l’animal », au cœur de chaque décision médicale et scientifique, les professionnels réaffirmeraient leur engagement éthique, non seulement envers les patients humains, mais également envers les animaux.

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